Marcus Miller
Rhoda Scott
Marcus Miller
Miles Davis broie du noir et touche à peine sa trompette, terré dans son appartement newyorkais. Mais le phénix finit par renaître grâce au jeune Marcus Miller avec lequel il enregistre Tutu en 1986. Sept ans plus tard, l’album The Sun Don’t Lie lance véritablement la carrière du bassiste sous son propre nom. Catalyseur et passeur naturel, producteur, bassiste et clarinettiste funky et généreux, découvreur de talents, Marcus Miller est aujourd’hui un leader épanoui. L’artiste à l’éternel feutre façon Prez visitait Jazz à Vienne en 2012. Deux Grammy Awards et une vingtaine d’albums au compteur, il ouvrait alors un nouveau chapitre avec The Renaissance. L’album Afrodeezia (2015), le premier pour Blue Note, reflétait ensuite ses aspirations d’ambassadeur des musiques noires de la planète. « Je suis un musicien qui a trouvé sa vraie personnalité depuis à peine une dizaine d’années ! », déclare-t-il. Le kid de Brooklyn a aujourd’hui 59 ans, et il incarne à la fois l’histoire et l’actualité du jazz. Tout en veillant sur la jeune carrière de son saxophoniste Alex Han (Afrodeezia) dont il vient de produire le premier enregistrement (Spirit), Marcus Miller revient donc avec son vingt troisième album intitulé Laid Black.
Line-up : Marcus Miller(b, bcl), Brett Williams (k), Alex Bailey (dms), Russell Gunn (tp), Alex Han (sax)
Crédits photo : © Andrew Dunn
Rhoda Scott
L’organiste Rhoda Scott pilote depuis 2004 (sur une idée de Jazz à Vienne) le torride et bien nommé Lady Quartet, entourée de ses amazones originelles Julie Saury, Sophie Alour et Airelle Besson. Aussi euphorique et punchy que sa jeune garde au taquet, Rhoda Scott demeure l’une des rares à utiliser encore le pédalier de l'orgue Hammond. Elle fut pour cela surnommée « l’organiste aux pieds nus » (ou « l'orteil absolu », selon Luigi Trussardi ! Notamment responsable du réchauffement climatique des salles de jazz françaises depuis cinquante ans, Lady Scott fête aujourd’hui son quatre-vingtième anniversaire. Elle en souffle non seulement les boogies, mais explose le gâteau de gospel, de jazz et de chorus soulfuĺ. Fille d’un pasteur itinérant du New Jersey, l’organiste a grandi au sein des communautés religieuses. Elle sort de la Manhattan School of Music avec un Grand Prix du Conservatoire et s’envole pour la France afin de compléter ses études chez Nadia Boulanger. Rentrée à New York, elle débute chez Count Basie. Elle décide pourtant de tenter sa chance à Paris où elle s’établit définitivement en plein mois de mai 1968. Dernier opus en date, We Free Queens (2017), dont le titre fier détourne celui du We Free Kings de Roland Kirk, a été réalisé en public. On annonce pour Vienne un concert champagne et chantilly, en partie baratté en simple duo orgue / batterie avec le légendaire Bernard « Pretty » Purdie.
Line-up : Rhoda Scott (org), Airelle Besson (tp), Lisa Cat-Berro (as), Géraldine Laurent (as), Sophie Alour (ts) et Julie Saury (dms) + special guest : Bernard Purdie (dms)
Crédits photo : © D.Rebmann