Avishai Cohen
Ron Carter
Avishai Cohen
À l’approche de la cinquantaine, le célèbre contrebassiste, compositeur et interprète israélien Avishai Cohen semble au sommet de son art. Au fil de ses dix huit albums en tant que leader, son talent et ses références éclectiques (de Stevie Wonder à Gabriel Fauré) lui ont permis d’embrasser les influences orientales et latines, de mêler un lyrisme coltranien à la rigueur du classique, les chants traditionnels en hébreu et la pop ou la soul. On l’a vu avec, entre autres, Brad Mehldau, Paquito D’Rivera, Alicia Keys ou Herbie Hancock. Il y a un an, il prenait à nouveau la route avec son mentor Chick Corea pour le Celebrating His 75th Birthday Tour. Corea fut, rappelons-le, le premier à remarquer le lyrisme du contrebassiste dans un club de l’East Village dès le milieu des années 90. Leader, à la fois instrumentiste et chanteur prodigieux, Avishai Cohen démontre depuis maintenant deux décennies (Adama, son premier album, date de 1998) un sens inné de la mélodie et de l’improvisation. Digne successeur de From Darkness paru en 2015, le tout nouvel album d’Avishai intitulé 1970 (son année de naissance) met justement en lumière la part la plus pénétrable de son talent : la mélodie, le chant. « Il ne s’agit pas d’un album de jazz, explique-t-il. J’ai toujours eu ce lien avec la pop que j’aime autant que Bach et Charlie Parker. Au fil du temps, le chant a pris une part de plus en plus importante dans ma musique. »
Line-up : Avishai Cohen (cb, b, g, p, voc), Shai Bachar (k, p, voc), Karen Malka (voc), Marc Kakon (g, oud, b, voc),Noam David (dms)
Crédits photo : © Andreas Terlaak
Ron Carter
Immense contrebassiste doué d'un sens mélodique remarquable, reconnu pour la finesse et l'élégance de son jeu, l’Américain Ron Carter est une véritable légende. Accompagnateur de génie, il a notamment joué à ses débuts avec Gil Evans, Lena Horne, Bill Evans, B.B. King, Dexter Gordon, Wes Montgomery, Eric Dolphy ou Bobby Timmons. Il s’illustrera ensuite aux côtés de Cannonball Adderley, de Thelonious Monk et bien sûr, de 63 à 68, au sein du célèbre quintette de Miles Davis. Plus près de nous, alors qu’il est devenu un leader respecté, son Golden Striker Trio avec Russell Malone et Mulgrew Miller (album Golden Striker, en 2003) opte comme son aîné Ray Brown à la fin de sa vie pour cette emblématique formule du trio piano/ guitare/basse initiée par Nat King Cole ou Art Tatum. C’est donc dans la perspective d’un classicisme assumé que se place l’ancien bassiste de Miles. En concert, l'émotion atteint souvent son climax sur l’un de ses thèmes fétiches, le standard My Funny Valentine. Le natif du Michigan (1937) remporte un Grammy Award en 1998 pour l’instrumental Call Sheet Blues qui figure sur la B.O du film Round Midnight. En 2010, il est nommé en France "Commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres". Musicalité filée tungstène comme ses cordes, élégance et fraîcheur intactes, la légende est de retour.
Line-up : Ronald L. Carter (b), Russel L. Malone (g), Donald Vega (p)
Crédits photo : © dr