Manu Dibango "Safari Symphonique"
Fatoumata Diawara

Soirée

Manu Dibango

Six décennies après des débuts bruxellois et congolais, le saxophoniste figure toujours à 86 ans l’un des exemples les plus parfaits du métissage des musiques africaines avec le jazz, la soul et la francophonie. Dans l’un de ses éclats de rire désormais légendaires, le plus français des Camerounais annonce cette fois « un safari musical retraçant toutes les influences qui m’ont nourri. Un Safari Symphonique ! ». Poussé au climax par les treize musiciens du Soul Makossa Gang, alangui sur les cordes de l’Orchestrenational de Lyon, Papagroove déroule la partition de sa vie entre afro jazz, funk pilipili, vibrations makossa, afrobeat, rumba surannée et un bouquet de madeleines nostalgiques. Invité en 2018 sur l’album de la bassiste Manou Gallo, Manu convie en retour à son safari l’incroyable musicienne d’Abidjan.L’autre invitée de l’infatigable patriarche est Flavia Coelho. La chanteuse native de Rio se balade d’une voix charnelle et joyeuse, parfois enfantine, du forro au ragga sur son troisième album Sonho Real.

Line-up : Manu Dibango (s), Flavia Coehlo (v), Manou Gallo (b), Julien Agazar (k), Raymond Doumbe (b), Patrick Marie-Magdelaine (g), Guy Nwogang (dms), Marie-Line Marolani (v), Isabel Gonzalez (v), Valérie Belinga (v)

Crédit photo: © DR

Fatoumata Diawara

Fenfo, le deuxième album de Fatoumata Diawara, est paru au printemps 2018. D’abord actrice fétiche d’Abderrahmane Sissako dans le film Timbuktu, Fatoumata incarne également la sorcière Karaba pour l’adaptation théâtrale de Kirikou. Dans une veine afro folk épurée, intimiste, elle réalise avec Fatou (en 2011) un premier tour de magie discographique. L’album est salué par la critique, plébiscité par le public et ne laisse dans son sillage que des coeurs chavirés. Puis Fatoumata travaille avec Damon Albarn (Africa Express), avec Afrocubism, Tony Allen, Bobby Womack, Herbie Hancock ou Hindi Zahra. Elle réunit des artistes autour d’une chanson pour la paix au Mali (Malikô), puis en écrit une autre contre l’esclavage (Djonya). Fatoumata Diawara est invitée sur le dernier album de Matthieu Chedid, Lamomali. Et la voici de retour avec Fenfo (« Quelque chose à dire », en bambara), plus libre et irradiante que jamais, exploitant toutes les nuances d’une voix puissante et blessée. Ses connivences occidentales s’y mêlent aux racines du Wassoulou, au violoncelle de Vincent Ségal sur le poignant Don Do, à la guitare de Matthieu Chedid qui, pour elle, joue funky sur Negue Negue, pop sur Bonya ou reggae sur le titre Fenfo. Il coréalise également l’album enregistré au Mali, au Burkina Faso, à Barcelone et Paris. Ensorcelante. Plus que jamais.

Line-up : Fatoumata Diawara (v, g), Yacouba Kone (g), Arecio Smith (k), Sekou Bah (b), Jean Baptiste Gbadoe (dms)

Crédit photo: © A. Muluneh