Diana Krall
Stacey Kent

Soirée
Jazz vocal

Diana Krall

© DR

Avec Oscar Peterson, Joni Mitchell, Leonard Cohen et Neil Young, Diana Krall est incontestablement lʼun des trésors musicaux du Canada. Trente ans après ses débuts phonographiques, cette chanteuse et pianiste native de Nanaimo brille désormais au firmament des plus grandes voix de lʼhistoire du jazz, alliant élégance et sophistication dans son timbre et son phrasé, indissociables de son jeu de piano raffiné, et dʼune grande richesse harmonique.

Car Diana Krall nʼest pas quʼune vocaliste rare collectionneuse de Grammy Awards, cʼest aussi une musicienne accomplie, nourrie dʼinfluences dʼune grande diversité – on songe à la grande Shirley Horn, qui elle aussi avait uni dans un même élan ses cordes vocales et ses touches dʼivoire et dʼébène. Mais ne serait-elle pas aussi la petite fille spirituelle dʼune autre grande voix, celle de Nat King Cole qui, lui aussi, était un pianiste renommé ?

Diana Krall connaît tous les secrets du Great American Songbook, et peut sʼen approprier les innombrables chefs-dʼoeuvre en donnant toujours lʼimpression de les interpréter comme nul(le) autre avant elle. Et que lʼhomme de sa vie, un certain Elvis Costello, soit lʼun des rockeurs et songwriters anglais les plus respectés qui soient laisse rêveur. Cinq ans après son dernier passage à Jazz à Vienne, la First Lady Of Song du XXIe siècle est de retour, et cʼest un cadeau royal.

Stacey Kent

© Benoît Peverelli

Elle chante comme elle parle : avec raffinement, précision, douceur, et d’une voix flûtée sur laquelle ni le temps ni le monde qui vont ne semblent avoir de prise. Son chant, dans un inimitable naturel, semble être la continuité d’une discussion que le public français poursuit avec la plus francophile des Américaines depuis de nombreuses années maintenant. Depuis notre rencontre au tournant des années 2000, pas un écart, pas une fausse note. Stacey Kent reste fidèle à l’image que nous avons d’elle : celle d’une chanteuse sensible aux mots comme aux mélodies, une interprète aussi subtile qu’élégante, également à l’aise avec les standards du Great American Songbook que dans un répertoire original co-signé avec son compagnon le saxophoniste Jim Tomlinson ou avec le désormais indispensable Art Hirahara au piano, ou encore dans celui de la chanson française. C’est d’ailleurs un morceau de Michel Legrand qui a donné son titre à son nouvel album « Summer Me, Winter Me ». Jacques Brel est là aussi, avec son Ne me quitte pas traduit en « If You Go Away », pile « Under Paris Skies », « Sous le ciel de Paris », là où s’en vont les amoureux… C’est l’amour que Stacey Kent célèbre, en français, en anglais ou même dans son impeccable portugais. D’ailleurs, elle cite volontiers le divin João Gilberto comme son influence principale qui, comme elle, nous susurre des mots d’amour au creux de l’oreille… Avec émotion et sobriété, toujours.

Line-up :

  • Stacey Kent (voix)
  • Jim Tomlinson (flûte, saxophone)
  • Art Hirahara (piano)