Dianne Reeves
Madeleine Peyroux
Célia Kameni

La manière qu’a eu Dianne Reeves de traverser les époques force le respect : depuis ses débuts au mitan des années 1970, son aura n’a cessé de grandir à mesure qu’elle s’imposait comme une référence du jazz et de la soul, gravant au passage deux disques inoubliables, le premier en 1987 en compagnie des plus grands instrumentistes, Herbie Hancock, Freddie Hubbard et Tony Williams, l’autre, New Morning, enregistré en concert dix ans plus tard au club du même nom, tout en passant régulièrement à Jazz à Vienne tout au long des années 2000. Désormais l’une des références absolues du jazz vocal de notre temps, sa polyvalence lui confère un statut unique, et fait l’admiration des grands anciens comme de la jeune génération.

Elle a fait tant de choses et traversé tant de fois la planète en tous sens et à toutes les époques qu’on pourrait raconter l’histoire de Madeleine Peyroux de cent manières différentes sans se répéter. L’historique de ses passages à Jazz à Vienne raconte bien son cheminement plein de surprises : premier passage au club en 1997, retour au Théâtre Antique en 2005 en première partie d’Ahmad Jamal, auréolé de la gloire de ses plus grands succès, puis cette année avec ce qui pourrait bien être son meilleur album, Let’s Walk. Un recueil engagé, autobiographique autant que politique, plein de cet esprit, de cette finesse et de cet humour dont l’Amérique manque cruellement et qu’elle distille à travers quelques-unes de ses plus belles chansons.

La dernière fois que Célia Kameni est venue à Jazz à Vienne, c’était avec le quartet du pianiste Alfio Origlio, pour un projet ensorceleur auquel elle avait prêté sa sensibilité et sa technique infaillible. Cette grandiose chanteuse de jazz, qui a été la voix de The Amazing Keystone Big Band, a voulu se défaire des frontières et des étiquettes. Hors cadre, elle revient cette année avec son projet personnel Méduse, aux plages envoûtantes et éthérées. Personnel ne veut pas dire solitaire. Toujours en quête de partage dans la création, c’est avec Yaël Naïm qu’elle commence à construire le répertoire. Pour les influences, elle les trouve aussi bien chez Björk que chez Nina Simone, chez Joni Mitchell que chez Moses Sumney. Célia Kameni nourrit son jazz de soul moderne, pop, folk, ambient… pour une proposition unique, où les vibrations intimes se mêlent à celles du violoncelle, de la guitare à effets ou du piano préparé.

Line-up :

• Célia Kameni (v)
• Juliette Serrad (vlc)
• Giani Caserotto (g)
• Thibault Gomez (p)
• Julien Loutellier (dms)